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Après qu’une première attaque allemande, les 13 et 14 juin à St Nizier, a réussi à enfoncer l’entrée principale du massif et contraint les maquisards à évacuer le Vercors-Nord jusqu’aux gorges de la Bourne, l’offensive générale allemande débute le 21 juillet. Menée sur trois fronts  

-débarquement aéroporté des chasseurs-parachutistes du groupement Schäfer à Vassieux, attaque principale menée par le gros des forces du groupe Seeger par les Gebirgsjäger du groupe Shwer-elle disloque rapidement le dispositif français et amène Huet, le 23, à donner l’ordre de dispersion.

La bataille rangée a duré moins de trois jours. La « République du Vercors » a vécu.

Une autre phase commence qui amènera des anciens du maquis, qui ne cesseront pas le combat, à se regrouper pour participer à la libération de Grenoble, de Valence puis pour certains à d’autres combats, dans les Vosges, dans les Alpes et jusqu‘en Allemagne, dans un autre cadre..

 

L’attaque allemande assez bien informé sur le plan tactique qu’aurait du jouer le Vercors a mobilisé plus de 10 000 hommes appuyés par l’aviation et un débarquement aéroporté à Vassieux, sur le modèle de l’opération Rösselsprung lancée contre le PC de Tito à Drvar, en Bosnie, le 25 mai 1944. Cette initiative unique en Europe occidentale, comme l’ampleur des effectifs engagés, montre que les Allemands ont imaginé et pris au sérieux, sans les connaître, les perspectives offertes par le projet « Montagnards »

C’est ce que confirme un rapport de 8 juillet de l’état-major du groupe G, en charge de la défense de Sud de la France, mandatant le général Pflaum pour mettre en œuvre l’opération  « Bettina » d’anéantissement de Vercors.

 

A Vassieux comme dans le Vercors, ce sont bien des unités régulières de la Wehrmacht, parachutistes et troupes de montagne qui ont été engagées.           Alors qu’ils ne sont ni Waffen-SS, ni marqués par la « brutalisation » des comportements induite par un long stationnement en URSS ou dans les Balkans, le comportement des hommes de le 157e dans le Vercors montre la perversion de la discipline et l’intériorisation de l’idéologie nazie ne sont pas l’apanage du combattant à l’Est : ces alpins bavarois sont eux aussi des « soldats de Hitler »…..

 

Ecrit par Gilles Vergnon

histoire et mémoire d’un maquis 

 

 

Extraits du film de Jean-Paul Le Chamois, Au Coeur de l'orage, sorti sur les écrans parisiens le 30 avril 1948.

 Le documentaire, commandé en novembre 1944 par le comité de libération du cinéma français a eu plusieurs sénarios successifs et n'a porté pas moins de quatre noms (Wolfram, Vercors, Pour que vive la France, Au Coeur de l'orage) avant de trouver son appelation définitive. Le film, montage d'images tournées par des opérateurs de la Résistance dans le maquis, d'actualités alliées et allemandes et de reconstitutions tournées dans le Vercors au printemps 1945, appartient comme La Libération de Paris, et la Bataille du Rail, à la série des films héroïques mis en chantier à la libération. Mais comme le constate très vite le réalisateur, "l'affaire du Vercors est très embrouillées" , et le produit final est est la résultante de pressions contradictoires exercées par le PCF, dont l'influence est dominante dans le CLCL, et les Pionniers de Vercors, de fait associés au tournage. Privilégiant successivement la version des "militaires" , puis faisant la part belle au point de vue communiste avant de réaliser une périlleuse syntèse, le résultat ne pouvait satisfaire personne, d'autant que le film sort dans un contexte qui a radicalement changé depuis sa mise en chantier....

 

 

 

 

Proclamation officielle de la République du Vercors le 03 juillet 1944  à ST MARTIN EN VRS

 A dater de ce jour, les décrets de Vichy sont abolis et toutes les lois républicaines remises en vigueur.

 

 

 

 

 



Npa raoul jennar lancement campagne
envoyé par ajcrev



II - MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE

 

Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre ce but qui est la Libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques, groupés au sein du C.N.R. proclament qu'ils sont décidés à rester unis après la Libération :

 

1 ) Afin d'établir le gouvernement provisoire de la République formé par le Général de Gaulle pour défendre l'indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;

 

2 ) Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l'éviction dans le domaine de l'administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l'ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration ;

 

3 ) Afin d'exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir, l'établissement d'un impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la nation pendant la période d'occupation, ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis l'armistice par les gouvernements de l'Axe et par leurs ressortissants dans les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable ;

 

4 ) Afin d'assurer :

  • l'établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
  • la pleine liberté de pensée, de conscience et d'expression ;
  • la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l'égard de l'État, des puissances d'argent et des influences étrangères ;
  • la liberté d'association, de réunion et de manifestation ;
  • l'inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
  • le respect de la personne humaine ;
  • l'égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;

 

5) Afin de promouvoir les réformes indispensables :

 

a) Sur le plan économique :

 

  •  
    • l'instauration d'une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l'éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l'économie ;
    • une organisation rationnelle de l'économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l'intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l'image des États fascistes ;
    • l'intensification de la production nationale selon les lignes d'un plan arrêté par l'État après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;
    • le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurances et des grandes banques ;
    • le développement et le soutien des coopératives de production, d'achats et de ventes, agricoles et artisanales ;
    • le droit d'accès, dans le cadre de l'entreprise, aux fonctions de direction et d'administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l'économie.

b) Sur le plan social :

 

  •  
    • le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l'amélioration du régime contractuel du travail ;
    • un rajustement important des salaires et la garantie d'un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d'une vie pleinement humaine ;
    • la garantie du pouvoir d'achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
    • la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d'un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l'organisation de la vie économique et sociale ;
    • un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l'État ;
    • la sécurité de l'emploi, la réglementation des conditions d'embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d'atelier ;
    • l'élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l'expérience de l'Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu'aux salariés de l'industrie, par un système d'assurance contre les calamités agricoles, par l'établissement d'un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d'accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d'un plan d'équipement rural ;
    • une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
    • le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.

 

c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.

 

d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l'instruction et d'accéder à la culture la plus développée quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.

 

Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires l'efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation. Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de l'action gouvernementale.

 

L'union des représentants de la RÉSISTANCE pour l'action dans le présent et dans l'avenir, dans l'intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourraient freiner leur action et ne servir que l'ennemi.

 

En avant donc, dans l'union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de son président, le général De Gaulle !

 

En avant pour le combat, en avant pour la victoire, afin que VIVE LA FRANCE !

 

 

 

 

LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

  Une grande partie de ce programme a été effectivement appliquée après la guerre (sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des féodalités économiques à la Libération, droit à la culture pour tous, presse écrite délivrée de l'argent et de la corruption, lois sociales agricoles, etc). Ce programme de mars 1944 constitue encore de nos jours le socle des conquêtes sociales aujourd'hui menacées et méthodiquement démantelées.
Source http://pagesperso-orange.fr/felina/social/programme_cnr.htm
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